Conférence du Daïla lama à Toulouse
Des milliers de personnes de toutes origines, de tous pays, croyants et athées sont rassemblées pour l’évènement. Sur la scène une cinquantaine de représentants enveloppés dans leur robe safran se lèvent suivi dans un même mouvement par la foule venue assistée à la conférence. Tout le monde n’a pas pu entrer dans l’immense salle prévue à cet effet, aussi pour ceux-ci, des écrans géants sont installés à l’extérieur. Un impressionnant silence d’une dizaine de minutes précède l’arrivé sur scène du petit homme de soixante seize printemps. Il salut la foule les mains jointes avec un grand sourire auquel réponde un tonnerre d’applaudissement. Pendant deux heures trente, il va répondre à des questions existentielles espérant que ses paroles apporteront calme, sérénité et réconfort à ceux qui les écoutent. Inlassablement, il parlera de fraternité, du bien être d’autrui, du bonheur personnel que l’on peut trouver dans la paix de l’esprit. Jamais une parole négative, de colère ou de critique. Essayant d’expliquer et comprendre ceux qui détruisent, assassinent ou prêchent la haine et le repli sur soi. Il nous explique que la colère engendre la souffrance et qu’il est urgent de pacifier ses émotions, glissant ça et là quelques mots d’humours sur ses propres manques et ses erreurs passées. Prêchant le dialogue comme remède universel à tous les maux, rejetant la violence, ignorant les différences, il explique que la vie sous n’importe quelle forme reste la vie et que c’est la seule valeur à chérir. On s'intéresse à ses membres comme parties de son corps, pourquoi pas aux hommes comme parties de l'humanité ?
Essayez dit-il, si cela vous convient acceptez le, sinon rejetez le. L’important n’est pas ce que l’on vous dit de faire mais ce que vous expérimentez par vous-même et adoptez. Si vous êtes positif alors, votre attitude positive rejaillira sur votre entourage et sera bénéfique à celui-ci.
A la question : « Pouvons nous être un dirigeant politique dans ce monde tout en respectant ces préceptes ? » Il répond : « Je dirai oui, bien qu’il soit de plus en plus difficile de concilier les deux. J’ai moi-même exercé ce binôme de nombreuses années avec des succès et des échecs. Aujourd’hui, j’ai laissé le pouvoir politique pour me consacrer qu'au spirituel et je ne me suis jamais senti aussi bien. Cependant l’engagement politique est nécessaire, c’est un sacerdoce, mais il ne doit pas être mis entre les mains de quelques uns au détriment de la majorité. Il faut une attitude altruiste afin de lutter contre la corruption qui ronge les fondements d’une société… »
A côté de moi dans la foule, des ados, des vieillards, des enfants, des jeans, des costards, des chevelus, des tondus, des tatoués, des cravatés, des babas cool, des fans, des curieux, des gens de gauche, de droite côtoient monsieur et madame tout le monde. Chacun écoute, fait son tri, acquiesce ou doute, quelle importance ? Tous sont là pour entendre les paroles positives d’un personnage qui n’a rien à vous vendre, pas de carte d’adhésion, qui n’attend rien de vous si ce n’est que vous soyez plus heureux en sortant.
Ovni dans ce siècle, dans ce monde ou le bien être matériel et personnel passe avant toutes choses, ou l’égocentrisme est l’attitude dominante et ou la communauté est devenue secondaire écrasée par l’individualité, ses mots, ses phrases qu’il prononce semblent surréalistes. Le pot de terre contre le pot de fer. Je peux à la rigueur comprendre, qu’un être comme cela puisse faire sourire ou laisser indifférent mais, comment peut-on haïr un homme qui prêche la non violence et le bonheur de l’autre ? Certes ces valeurs ne sont plus à la mode et le monde est devenu une jungle ou de plus en plus nombreux sont ceux qui laissent échapper leur animalité et finissent en bête sauvage guidées par leurs désirs de possession.
Etant Déiste, je n’adhère à aucun dogme religieux, politique ou philosophique car je pense que la vérité n’est détenue par aucun mouvement dans sa globalité mais je porte une sincère admiration et un profond respect aux personnes trop peu nombreuses ayant le courage de véhiculer ces idées dans leurs paroles et dans leurs actes de chaque jour.
« Nul besoin de temples, nul besoin de philosophies compliquées. Notre cerveau et notre cœur sont nos temples. » D.L