A écouter les experts économiques de droite comme de gauche, pour que la croissance revienne il faut, soit favoriser la demande, soit favoriser l’offre ou bien plus finement, jouer sur les deux mais en favorisant l’une par rapport à l’autre. Voilà le fil d’Ariane, outil de nos pseudos experts, qui guide et enferme la société humaine dans un modèle de vie uniquement basé sur les actes d’achat et de vente depuis des décennies. Leur mimétisme appuyé confère à la singerie.
Parlons de favoriser l’offre, cheval de bataille de la droite et de notre fauxcialiste mou adepte du scooter à niquab intégral. Favoriser l’offre, cela veut dire baisser les coûts des produits que l’on fabrique et que l’on vend et pour baisser ces coûts, les solutions actuelles sont connues :
1°) Agir sur la masse salariale en licenciant ou en délocalisant la fabrication dans des pays où il n’existe pas de protection sociale et où, si possible, il n’y a pas de droit du travail ce qui permet d’employer des esclaves corvéables à merci pour des clopinettes.
2°) Jouer sur la fabrication en utilisant des matières de qualité médiocre donc moins chères.
3°) Saigner au maximum les fournisseurs en étranglant leurs prix et en leur imposant des conditions d’achats drastiques.
4°) Produire de plus en plus vite et en très grande quantité.
5°) Programmer de manière générale l’obsolescence des biens de consommations proposés.
Vous remarquerez que dans cette liste, il n’est pas question de toucher aux très hauts salaires de certains dirigeants et encore moins de rogner sur les bénéfices et les rendements réclamés par les actionnaires. Parce que ceux qui vous donnent ces bons conseils ne se les appliquent évidement pas à eux mêmes.
Voyons maintenant la demande. Favoriser la demande, cela veut dire donner la possibilité à un maximum de consommateur d’acquérir des produits manufacturés. Pour cela, ce n’est pas magique, il faut que les acheteurs aient les moyens pour financer ces achats et ces moyens ne sont alimentés que si le consommateur a lui-même un travail rémunéré correctement c'est-à-dire, en fonction du coût de la vie du pays dans lequel il évolue. Ce qui exige une répartition des richesses en fonction de ses capacités et de son implication dans la chaîne créatrice de bien de consommation et pour cela, il faut aussi fixer un plafond à l’enrichissement personnel sans limite d’une minorité afin de ne pas assécher ou appauvrir la capacité de financement du plus grand nombre.
Seulement voilà, comme l’homme est financièrement corruptible et pète un câble dès qu’il a du pouvoir où des richesses, cela ne peut pas se faire sans règles strictes concernant la répartition de ces richesses produites. Jusqu’où, sans tomber dans un égalitarisme idiot qui tuerait tout esprit d’initiative, peut-on fixer ces limites ? Quelle partie doit revenir à un dirigeant, un investisseur, un cadre, un ouvrier ? Et quelle partie doit être réinjectée au bon fonctionnement de la communauté ? Vous l’aurez compris ici, l’individualisme en termes de possession c’est la mort de la société des hommes et nous en voyons les effets dévastateurs aujourd’hui.
C’est donc un changement de paradigme qu’il faut amorcer rapidement et tous ensembles car non seulement, une majorité s’appauvrit et cela risque de tourner au bain de sang mais de plus, notre système actuel détruit notre environnement vital et, sans une réaction et une prise de conscience générale c’est, à court terme (un à deux siècles), la fin de la vie humaine et animale sur cette planète.
Il faut une offre de qualité constituée de produits écologiquement sains pour le consommateur et l’environnement, durable dans l’utilité mais recyclable ou biodégradable dans leur finalité. Des produits dont le besoin, individuel ou public, doit prévaloir sur des produits dont la seule utilité demeure cosmétique ou décorative.
Il faut un contrôle au niveau du quantitatif comme du qualitatif. Une demande et une consommation raisonnée où, l’indispensable doit être prioritaire sur le nécessaire et le nécessaire chasser le superflu. Il faut donc agir en acquéreur responsable en adaptant ses achats à l’utilité réelle. Exemple ai-je besoin du dernier Smartphone, d’une voiture de 180 chevaux pour ne pas dépasser 130 Km/h, d’une maison de 200 m² pour deux personnes ? Sans parler des doubles, triples etc…
Vous l’aurez compris, tout cela n’est pas dans nos principes et dans nos modes de vie. Cela demande rigueur et ce n’est pas une partie de plaisir. Il n’est pas question ici de tendance politique, mais de trouver un mode de gestion adapté pour la survie de l’espèce car le modèle actuel est devenu obsolète, il s’est emballé et il est devenu incontrôlable. Consommer sans limite c’est euthanasier la planète, c’est le suicide de masse à court terme. Imaginez que les chinois (1,500000000 d’individus) où que les indiens (1,200000000 d’individus) aient, comme en occident, chacun une automobile, et bien, ce jour là il faudrait se faire greffer deux pots catalytiques à la place des poumons pour respirer sans parler que, de toute façon, l’énergie actuelle déjà insuffisante pour les faire fonctionner sera épuisée.
Je n’ai pas abordé dans cet article le problème de surpopulation qui, qu’on le veuille ou non, induit de manière exponentielle par nos comportements tous les autres problèmes.
Je crains qu’ils nous faillent réapprendre la différence entre le coût des choses et leurs valeurs. Il est temps que nous prenions conscience de l'interdépendance totale des êtres et des choses, au sein de l'énergie universelle d'où émane toute Vie.
Rien n’est bon, tout est bon, l’erreur est dans l’excès.