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Digression sur un monde en vrac

03 AOUT 2016

        Demain, neuf milliards d’êtres humains peupleront cette planète qui ne peut satisfaire, en l’état actuel de nos comportements de consommateur compulsif, que la moitié de cette masse. Les problèmes connus tels que, la pollution de l’air et de l’eau, le réchauffement climatique, l’appauvrissement des ressources naturelles et des matières premières, toutes ces complications s’amplifieront de façon exponentielle avec l’accroissement de la population mondiale. Sans un changement majeur et radical de notre mode de vie, une remise en cause profonde de nos attitudes vis-à-vis de notre environnement et d’une natalité contrôlée, la déchéance de l’humanité et sa perte sont inéluctable. Malheureusement, l'époque est au culte de tous les vices. L'ambition de chacun remplace la gloire de tous. La communauté cède la place à la diversité des appétits et des intérêts. Utilisation de la terreur, de la débauche et de l’intrigue afin de satisfaire des besoins personnels et pendant ce temps, tous les artifices sont utilisés pour gaver le bon peuple avec des envies et des jeux jusque là et en plus, il en redemande. Ce monde est devenu un labyrinthe, un piège, un miroir dont il faut, si l'on veut garder son identité profonde, essayer de s'échapper à tout prix.

        La médiocrité de l’humanité est-elle jouissive ? Pour qui se complait dans ses imperfections certainement mais pour un être normal, je veux dire qui s’assume, j’en doute. La mesquinerie et l’incapacité à la fraternité l’attriste ou, dans le pire des cas, pour se protéger, l’indiffère. Le meilleur des narcotiques c’est l’absence de passion et avec le temps qui passe, malgré toute la meilleure volonté au monde, on revoit ses objectifs à la baisse. Le monde est une illusion pleine de bruit et de fureur racontée par des idiots. Les gens regardent l’idiot et son récit. Ils feraient mieux de regarder de quoi sont faits le bruit et la fureur. Nombreux sont ceux qui, sans s’en apercevoir, font avec passion des choses sans importance. Bâtir des empires, accumuler des fortunes, commander des armées, tout cela n'a pas plus de sens qu’une mouche se posant sur le toit d'une cathédrale et, par lassitude devant autant de bêtises, la question se pose d’elle même : « Reste-t-il encore quelque chose à faire dans ce monde devenu inutile ? ». 

        La croyance est l’antidote au suicide car la foi des miséreux n'est rien d'autre que la forme de leurs espérances. Ce monde est cruel et abjecte, les puissants et les riches, qui d'ailleurs sont les mêmes, coupent les têtes pour occuper la veuve, dominent et massacrent les pauvres qui n'attendent plus rien de cette vie de misère et qui reportent leurs espoirs sur l'autre vie, l’utopique, l’imaginée, celle d'après plutôt que de se révolter contre l’injustice semée par des bourreaux minoritaires. Dans cette vie, l’homme est condamné à l'espace et au temps. Il croit dominer l'un mais l'autre le tue ou l'empêche de vivre. La vérité de notre être hors de son corps physique remet en cause toutes religions et toutes formes de pouvoir terrestre. Après analyse, celles-ci, pataugeant dans leurs mensonges, sombrent dans le ridicule et l’être ainsi éclairé, comprend qu’elles ne sont que le joug mis sur ses épaules afin de mieux le contrôler et l’asservir ici et maintenant.

        Demain les gouvernements de cartons s’effondreront, les nations de papiers s’enflammeront, les puissances bâties sur l’argent étoufferont dans le soufre. La terre a tellement pleuré ses morts qu’il ne reste presque plus d’eau dans ses rivières. La tempête couve, les rais de lumière qui, un peu partout dans le monde, descendent des ciels d'orages sont le passage des anges venus chercher les âmes méritantes. Ils se moquent autant de votre morale que de votre politique, de votre logique que de votre psychologie. Ils n'adhèrent à aucun de vos principes, ne s’arrêtent dans aucune de vos étapes et ne marchent dans aucune de vos combines. Vos fausses valeurs les font sourire autant qu'elles les attristent. Quand ils pensent au cadeau que vous a fait la vie et ce que vous en faites, quel gâchis... Cependant, à terme, ils vous sauveront tous malgré vos contradictions car, bien que le plus bel amour soit bâti avec les pierres du cœur, retirez en une seule et tout le merveilleux et précaire édifice s'écroule. En finalité vos faiblesses sont vos excuses à qui sait les reconnaitre et s’en amender. L’homme n’est qu'une fraction de la vie, à l’origine la fleur la plus achevée qui comprend toutes les autres.

        Fatigué de ce monde qui s'imagine avoir tout découvert mais qui ne comprend jamais rien. Dans la recherche de la vérité nous sommes notre propre ennemi et nos certitudes sont nos chaînes. Notre prétention nous pousse à croire que nous connaissons toutes choses alors que nous ignorons jusqu’à la couleur des roses. Cette vie est une guerre de tranchée, l’homme lutte sans cesse pour conserver ses positions ou en acquérir d’autres. Est-ce une attitude illusoire ? Perte de temps ? Peut-être, sûrement d’ailleurs mais a-t-il d’autres choix ?

 

        Le monde est devenu un immense champ d’expériences de plus en plus négatives que Dieu, le diable ou le hasard brassent dans leurs éprouvettes. C’est pourquoi, il y aura toujours dans un coin de mon cœur aussi sacré qu’une cité interdite, la trace indélébile de cet amour fou, cet espace temps qui s’étire à l’infini bien au-delà de nos mémoires et, colère ou haine passagère du à l’abandon momentané n’ont fait que tester victorieusement ses invincibles murailles. Il en ressort une foi indéfectible en l’homme où leurs bêtises ne sont que la preuve constante d’une immaturité permanente qui leur inflige plus de tort qu’ils n’en commettent. Peut-être qu’enfants, sont ils venus trop tard dans un monde trop vieux….

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